Saison 2014 : Editorial

 

Programme de notre cinquième saison culturelle :

C’est une suite de « regards croisés » de rencontres sur le chemin d’une histoire qui, voici bientôt cent ans, bascula dans la tragédie dont la terre lorraine porte la trace.

Nous irons à la tranchée de Calonne, là où fut retrouvé le corps d’Alain-Fournier tué par les belles allemandes, non loin du village de Loupmont où son ainé, Charles Péguy, assista à la messe du 15 août 1914, avant que de mourir au Champ d’Honneur sur le front de la Marne. Il avait laissé une œuvre inachevée à laquelle Robert Scholtus rendra hommage, et dont le spectacle Clio de Samir Siad restitue les fulgurances et les ressassements.

C’est aussi la grande guerre qui amena Georges Rouault à graver 58 eaux-fortes, son Grand Testament où il se livre,  tel un pèlerin qui « marche à tâtons, titube, se cogne à la terre, au ciel, tout gluant d’une encre qui a la densité et l’éclat du sang ». Ce Miserere projeté le dimanche des Rameaux sur écran géant à la Cathédrale croisera la Via Crucis que Liszt aurait aimé donner au Colisée.

Liszt, encore lui, mêlera « ses traits houleux » et ses variations aux majestueux chorals de Bach et aux visions de Messiaen tandis que l’orgue et le piano entreront en dialogue au Temple Neuf sous les doigts de Béatrice Rauchs et de Philippe Delacour.

Après les grandes toiles de Michelle Frank et les sculptures de René Wiroth, Eban accrochera fin mai ses œuvres sur les murs de notre Cathédrale pour du corps nous mener à l’esprit et illustrer ces vers de Rouault 

Forme, couleur, harmonie

Oasis ou mirage

Pour les yeux, le cœur ou l’esprit.